À partir de la liste des 500 plus grandes entreprises mondiales, un chercheur de Bruegel a tenté de comprendre la démographie, en termes d’âge et de provenance géographique, de ces "champions globaux".


L’actualité vient nous rappeler fréquemment que les grandes entreprises européennes sont en manque de dynamisme face aux "champions" américains, ou plus encore, face à ceux des pays émergents. Il est donc utile de prendre du recul par rapport aux affaires de "patriotisme économique" dont les politiques et les médias s’emparent, puis oublient quelques semaines plus tard. C’est ce que permet la base de donnée collectée par Nicolas Véron pour le think tank bruxellois Bruegel : à partir de la liste des 500 plus grandes entreprises mondiales publiée tous les trimestres par le Financial Times, il a cherché à comprendre la démographie, en termes d’âge et de provenance géographique, de ces "champions globaux". Et le résultat est spectaculaire : si les 500 se répartissent de manière en tiers à peu près égaux entre Europe, États-Unis et reste du monde, les européennes sont beaucoup plus anciennes. 12 seulement ont été crées après 1950, et 3 après 1975, contre 55 et 25 aux Etats-Unis. Pour les pays émergents, c’est plus de la moitié des champions qui sont nés il y a cinquante ans ou moins. La classification par secteur donne aussi de précieuses indications sur le moment où se sont formées les entreprises qui dominent encore certaines industries. Comme toute statistique, on peut en discuter la représentativité et l’exactitude, mais réserves prises en compte, c’est un véritable morceau d’histoire économique que celles-ci déroulent sous nos yeux, qui peut tout aussi bien expliquer des aspects importants de notre présent.


* Lire le document de travail BRUEGEL de Nicolas Véron, The demographics of global corporate champions, Juillet 2008

 

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