L’intérêt porté à l’ouvrage d’Olivier Roy, directeur de recherche au CNRS, peut apparaître symptomatique. Les élections présidentielles ont remis aux États-Unis la question d’un retrait d’Irak sur le tapis. Les deux candidats démocrates rivalisent d’astuce pour promettre ce qu’ils ne pourront, peut être, pas assumer. À l’heure actuelle, tout retrait risquerait d’enflammer définitivement la région, pense Olivier Roy ; voila un luxe que les États-Unis ne pourront pas se permettre dans une zone d’intérêt stratégique vital.
On note tout de même que l’ouvrage n’a pas eu le droit à une recension personnelle, il est traité en parallèle avec le récent livre de Noah Feldman, The fall and rise of the islamic state. Ce dernier propose, pour faire simple, un "retour" à la loi islamique comme moyen de stabilisation et de normalisation en Orient. Concevant la Charia comme la "moins pire des alternatives", Noah Feldman pense le système légal islamique capable de réguler efficacement, avec l’aide de l’Occident, le pouvoir politique local. En définitive un ouvrage qui a du mal à convaincre pour Dexter Filkins, et dont la critique plutôt négative contraste avec celle du livre d’Olivier Roy.
* "The rule of law", FILKINS Dexter, The New York Times, 27 avril.
* ROY Olivier, The politics of chaos in the Middle East, Columbia University press, [trad. du français], 167 p.
* FELDMAN Noag, The fall and rise of the Islamic state, Princeton University press, 189 p.
- Retrouvez sur nonfiction.fr la critique du livre d'Olivier ROY, Le croissant et la chaos.
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