Le vote en Pennsylvanie est passé, tous les regards se tournent désormais vers l’Indiana et la Caroline du Nord qui voteront le 6 mai. Encore une fois, rien n’a été réglé par ce dernier vote qui n’a fait que confirmer une tendance déjà observée : Clinton est avantagée dans les grands États. L’incapacité d’Obama à rallier les blue collar apparaît de plus en plus rédhibitoire et la Pennsylvanie peut marquer un tournant dans la course à la nomination.

Le décompte des délégués mené par le New York Times reste encore largement favorable au candidat le plus jeune. Pourtant, à mesure que se rapprochent les échéances de l’été et de l’automne, la "crédibilité" d’Obama est remise en cause. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’à l’heure de désigner son candidat le parti démocrate se souvienne qu’il y a une chose qu’on appelle le cynisme politique. L’article d’Adam Nagourney   pose ainsi la question de front : le facteur de la "race" n’est il pas clairement sous-estimé ? Les résultats dans le États du Sud où Clinton domine notamment grâce au vote des travailleurs blancs tendent à remettre en cause tous les discours sur la réconciliation. Cet électorat démocrate de fond, le candidat du parti en aura besoin pour battre McCain. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement des électeurs hostiles à Barack Obama parce qu’il est noir ou différent, mais également des démocrates qui le pensent pour cette raison incapable de gagner l’élection générale.

La question est évidemment plus complexe, on a déjà vu Obama gagner des États très majoritairement blancs. Mais, le problème principal est que aussi longtemps que la nomination restera indécise, l’électorat démocrate continuera à se polariser. On n’imagine déjà pas une union sacrée derrière un nominé désigné aujourd’hui, que dire d’une nomination qui se passerait en août. Finalement, il serait dommage que les démocrates perdent la présidentielle avant même que celle-ci ne commence vraiment.  


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Crédit photo :  Flickr.com/ Mike Licht, NotionsCapital.com