La New York Review of Books revient ce mois-ci, par l’intermédiaire de la recension de William H. McNeill, sur le livre de Ben Kiernan, Blood and Soil: A World History of Genocide and Extermination from Sparta to Darfur. Il s’agit pour l’historien qu’est Kiernan de tenter de déterminer un socle idéologique commun motivant la pratique du génocide dans l’histoire. À la l’aune d’une notion somme toute anachronique, le terme de génocide n’ayant été forgé que beaucoup plus tard   , l’auteur nous propose un survol historique des "carnages" ayant émaillé l’histoire de l’humanité au cours des six derniers siècles. L’ambition est donc double, il s’agit en premier lieu d’identifier les manifestations génocidaires pour ensuite les interpréter à la lumière d’une thèse. Le dénominateur idéologique qu’identifie Kiernan repose sur plusieurs piliers ou "préoccupations" : la race, l’héritage culturel, l’idéalisme agraire et l’expansion   .  Il va sans dire que cette interprétation tendancieuse va prêter à polémique tant elle semble difficile à appliquer universellement, on pense aux répressions menées au XXe siècle par les régimes communistes chinois et soviétiques.

La critique de McNeill ne livre pourtant pas d’avis fondamentalement négatif sur le livre, elle interpelle surtout le lecteur sur la tentation d’oubli des ces épisodes macabres de l’histoire pour se concentrer, comme lui-même l’a fait, sur les relations de coopération. 



* "Man slaughters man", McNEILL William H ., in The New York Review of Books, Rea S. Hederman, avril 2008.

* KIERNAN Ben, Blood and Soil: A World History of Genocide and Extermination from Sparta to Darfur, Yale University press, 724p.


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