L’autre face des relations secrètes entre le nazisme et le sionisme

Le 27 avril dernier, comme chaque année, Israël commémorait solennellement la Shoah. À cette occasion, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, longtemps accusé de négationnisme, affirmait : « Ce qui est arrivé aux Juifs durant l’Holocauste est le crime le plus odieux qui soit survenu contre l’humanité pendant l’ère moderne ».

De fait, M. Abbas n’en est pas à son premier communiqué dans ce sens puisqu’en 2010, à Ramallah (Cisjordanie), s’indignant qu’on l’accuse de nier l’Holocauste, il assurait devant un parterre de journalistes, avoir envoyé des délégués à Auschwitz lors de cérémonies commémoratives. A l’unisson, la presse se réjouit de cette annonce émanant de celui qu’elle considère comme un interlocuteur incontournable pour la paix au Proche-Orient.

Toutefois, le discours attendu du leader palestinien ne parvient pas à dissiper le malaise que provoque l’existence d’une thèse de doctorat qu’il soutint en 1982, à l’Université de Moscou. Cette thèse, conservée depuis cette date dans les archives russes, relativise la gravité du génocide nazi perpétré contre les Juifs d’Europe. Intitulée « La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes (1933-1945) », elle a donné lieu à un ouvrage de Mahmoud Abbas publié en Jordanie en 1984 et disponible aujourd’hui sur le site internet officiel de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine   . Hormis la photographie de la couverture et le titre, l’ouvrage sur le site correspond en tous points à l’original.

Ce livre, qui contient peu de références, et mentionne les noms – mal orthographiés – d’auteurs occidentaux, se focalise sur les actions du mouvement sioniste durant la Seconde Guerre mondiale   . M. Abbas y soutient que des accords secrets entre les organisations sionistes et les nazis avaient été conclus : « L’intérêt du mouvement sioniste, écrit-il, consistait à ne pas chercher à sauver les Juifs durant la guerre afin d’augmenter le nombre de morts et d’obtenir de ce fait de plus grandes compensations après la guerre ». Fort de cet argument, il en vient à prétendre que les sionistes et les nazis partageraient ainsi la responsabilité de l’extermination des Juifs.

Couverture de la première édition de « L'autre face des relations secrètes entre le nazisme et le sionisme », publiée en 1984.

M. Abbas explique, en outre, que le nazisme est similaire au sionisme car chacune des deux idéologies renfermerait la notion de « race pure ». Soutenant la thèse de l’existence d’un complot sioniste, il accuse même le mouvement sioniste d’avoir fait assassiner ceux qui ont tenté de révéler ces agissements. La dernière partie du livre est consacrée à l’antisémitisme dans les pays arabes, lequel n’aurait pas été aussi important que le mouvement sioniste l’a affirmé.

Les origines de l’analogie entre nazisme et sionisme

L’analogie établie entre nazisme et sionisme n’est pas nouvelle. On la trouve tant chez les idéologues du nazisme que du stalinisme. En 1930, le nazi Alfred Rosenberg publie Le Mythe du 20ème siècle, un ouvrage qui tente de réduire l'histoire à une lutte de races et de démontrer la supériorité des Allemands sur les autres peuples   . D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si le livre du négationniste américain Arthur Butz, publié en 1976, possède quasiment le même titre que celui de Rosenberg   . Idéologue du nazisme, ce dernier influence des auteurs antisionistes dans leur entreprise de mise en équivalence du nazisme et du sionisme ; ainsi l’exemple de Roger Garaudy   qui écrit :

« Alfred Rosenberg écrira en 1937 : "Le sionisme doit être vigoureusement soutenu afin qu'un contingent annuel de juifs allemands soit transporté en Palestine (Der Spur des Juden im Wandel der Zeiten, Munich 1937. p. 153.)". C’est sur cette idéologie de la race, qui leur était commune avec les nazis, que les dirigeants sionistes allemands entreprirent de négocier avec les hitlériens »   .

On retrouve encore la théorie de Rosenberg dans la propagande stalinienne. M. Abbas qui a publié sa thèse à Moscou, s’en inspire, et fait sienne l’idée que, à l’instar des thèses nazies sur la prétendue « pureté de la race aryenne », le sionisme renferme dans ses principes même le concept de « pureté de la race juive ».

M. Abbas est aussi influencé par un historien de l’ex-République démocratique allemande, Klaus Polkehn. En 1976, ce dernier publie en effet dans le Journal of Palestine Studies un article retentissant intitulé « Les contacts secrets : le sionisme et l’Allemagne nazie, 1933-1941 », titre très proche de celui de M. Abbas   . Polkehn ne tarde pas à devenir l’une des références idéologiques d’auteurs pro-palestiniens tels que Lenni Brenner, un écrivain juif américain, trotskyste, engagé dans les mouvements contre la guerre au Vietnam et lié au Black Panther Party.

Activiste antisioniste dès les années soixante, Brenner prolonge son combat en faveur de la résistance palestinienne en s’attaquant à la réalité de l’Holocauste. Dans son ouvrage publié en 1983, qui a peut être également inspiré M. Abbas, Zionism in the Age of the Dictators, et dans un style qui se veut scientifique, L. Brenner revient sur les relations secrètes entre le sionisme et le nazisme. Tout en qualifiant Israël d’« Etat fasciste », il prétend que l’alliance germano-soviétique se trouvait être en fait une triple alliance incluant le leader du mouvement sioniste David Ben Gourion. Il ajoute qu’un complot sioniste d’envergure mondiale, incluant des alliances avec des partis fascistes, est à l’origine de la création de l’Etat hébreu.

Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, L. Brenner, à l’instar d’autres auteurs antisionistes tels que Paul Eisen ou Jöran Jermas (alias Israel Shamir), embrasse le négationnisme. De fait, L. Brenner se retrouve publié par une maison d’édition néo-nazie et négationniste, Noontide Press, qui avait édité les ouvrages des négationnistes A. Butz (The Hoax of the Twentieth Century) et R. Harwood (Did Six Million Really Die ?). L’ouvrage de Brenner est également diffusé sur des sites internet négationnistes((Cf. sur le site négationniste des membres de la Vieille Taupe, l’Aaargh (L'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerres et d'Holocaustes).

Les négociations entre sionistes et les nazis ne sont pas un secret

Certes, l’existence de négociations entre les organisations sionistes et les nazis avant et durant la Seconde Guerre mondiale, ne sont pas un secret. Dans Le septième million, l’historien T. Segev revient sur cet accord nommé Haavara et sur le rôle joué par l’Agence juive dans les négociations avec les nazis. Il les replace dans leur contexte d’avant-guerre, à un moment où les organisations sionistes poursuivaient le double objectif de sauver les Juifs européens et de leur offrir un refuge en Palestine. L’historien analyse les négociations entreprises par le Juif hongrois Rudolf Kastner, responsable du Comité de salut et de secours de Budapest, avec des dirigeants SS, dont Adolf Eichmann, pour obtenir le départ de 1 684 Juifs de Hongrie pour la Suisse en échange d'argent, d'or et de diamants.

Dans son livre, Les Juifs à vendre ?, Yéhuda Bauer retrace également les nombreuses négociations entreprises à l’initiative de plusieurs dirigeants sionistes à la fin de la guerre notamment. Tandis que les Allemands manquaient d’armes et de médicaments, les Juifs constituaient une monnaie d’échange pour les nazis, qui cherchèrent à négocier avec les Alliés. Mais ceux-ci refusèrent d’y prendre part afin de ne pas effrayer l’Union soviétique et de ménager la Grande-Bretagne. Le secret des négociations sera donc dévoilé par voie de presse dans le but de les faire échouer, sans pour autant révéler que la cause de cet échec était politique. Quant aux organisations juives, elles ne cesseront d’être partagées. Sauver quelques vies méritait-il de négocier avec le Diable ? Y. Bauer explique que le sauvetage des Juifs ne se fera pas dans les dimensions qui avaient été imaginées au début des négociations et que, lorsqu’elles eurent lieu, elles le furent toujours en parallèle d’une extermination qui perdurait dans les camps. L’historien Pierre Vidal-Naquet avait une formule pour saisir la nature de cette « collaboration juive » avec les nazis : « la collaboration de la corde et du pendu »((Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, La Découverte, 1987.)).

Le livre de Y. Bauer, historien de Yad Vashem, est régulièrement cité par les négationnistes, notamment par R. Garaudy dont l’ouvrage a été abondamment diffusé dans le monde arabe   . Bien que Garaudy critique l’ouvrage de Bauer, il s’en sert pour mettre à jour les vraies raisons, selon lui, de ces négociations :

« "Tous les historiens s'accordent pour dire que Himmler préférait une paix séparée avec l'Occident afin de consacrer toutes ses forces contre la menace bolchevique." (Bauer p. 167) Les "négociations" entre les sionistes et les nazis avaient précisément cet objet, c'est pourquoi Bauer est obligé de le reconnaître, et même de le rappeler souvent : Hitler permettait à Himmler de négocier avec les sionistes. […] Ces rapports économiques, et ces "échanges" avaient une raison politique plus profonde que Bauer lui-même avoue : "utiliser les filières juives pour entrer en contact avec les puissances occidentales." (Bauer p. 283). Cette préoccupation dominait toutes les autres, les nazis connaissant le poids des lobbies sionistes auprès des dirigeants occidentaux »   .

Les négationnistes exagèrent les négociations entre les nazis et les sionistes. Ils en transforment les intentions, modifiant même les propos d’un historien pour qu’ils aillent dans leur sens. L’enjeu de ces négociations fait partie intégrante de la thématique négationniste.

Y. Bauer est également recommandé par ceux qui soutiennent la brochure bordiguiste « Auschwitz ou le grand alibi », texte publié dans les années soixante qui fait l’impasse sur les chambres à gaz dans sa description des camps nazis   . Le livre de Y. Bauer sera d’ailleurs traduit en français en 1996 par Denis Authier, un auteur qui apportera son soutien à Robert Faurisson à la fin des années soixante-dix   (Y. Bauer affirme ne pas connaître les antécédents de son traducteur français, mais assure que la traduction a été faite correctement   .).

L’ouvrage de M. Abbas et la théorie du complot

L’ouvrage de M. Abbas revient longuement sur les négociations entre les sionistes et les nazis, mais il travestit la vérité lorsqu’il affirme que « le sionisme n’a apporté aucune aide aux victimes de la Shoah ; pire, il a interdit quiconque de les assister. […] Toutes les informations qui arrivaient des ghettos étaient dissimulées par les sionistes afin que la vérité de ce qui se passait dans les camps nazis ne soit pas connue ».

M. Abbas ajoute : « Les sionistes se sont lancés dans de grandes opérations qui incitaient à la haine des Juifs d’Allemagne, afin de provoquer les Nazis, les pousser à se venger et élargir la zone du massacre ». Puis : « Ceux qui ont essayé de révéler ces mensonges ont été assassinés par le mouvement sioniste ». Il cite les noms : A. Eichmann, R. Kastner et un journaliste Allemand, D. Keren. Aucune référence supplémentaire n’est donnée sur ce dernier qui, selon l’ouvrage de l’écrivain américain Ben Hecht, Perfidy,   aurait été assassiné par le Shin Bet. M. Abbas s’y réfère sans apporter plus d’explications, et sans même bien l’orthographier. Il continue : « Les Allemands ont choisi Rudolf Kastner, représentant de l’Agence juive et membre du parti de Ben-Gurion, ce parti qui est resté mou et silencieux durant toutes les années de guerre en Europe où les juifs se faisaient massacrer ». Sa vision de l’échange entrepris par Eichmann et Kastner se résume ainsi : « Le lendemain, Eichmann arriva à Budapest et commença aussitôt des négociations avec Kastner. Après quoi, ce dernier accepta ces deux points : 1. Aider à convaincre les juifs de ne pas résister aux déportations. 2. Garantir la soumission des juifs dans les camps. En échange, Eichmann permettait à quelques centaines de Juifs de Hongrie d’émigrer vers la Palestine ». La conviction ultime de M. Abbas est que « quand l’histoire a mis les leaders sionistes entre le choix de combattre le nazisme et sauver les centaines de Juifs ou profiter des massacres commis par les nazis contre les Juifs d’Europe et l’utiliser comme motif pour aboutir au but sioniste, les leaders ont opté pour le second choix », car « plutôt que d’appuyer les mouvements de lutte contre le nazisme, les sionistes ont préféré exploiter le génocide des citoyens juifs, comme motif pour la réalisation des idées sionistes ».

Quelques années plus tard, R. Garaudy utilisera le même argument : « la préoccupation centrale des dirigeants sionistes, pendant le règne d'Hitler, n'était pas de sauver les juifs de l'enfer nazi, mais, selon le projet du sionisme politique fondé par Théodore Herzl, de fonder un "Etat juif" puissant »   .

Le livre de M. Abbas et la double argumentation palestinienne

Le livre de M.  Abbas traduit la double argumentation palestinienne qui s'est mise en place dans les années quatre-vingt. Le sionisme est accusé de tous les maux : il est responsable à la fois du génocide des juifs et de l’oppression des Palestiniens. Le crime nazi auquel auraient collaboré les sionistes en faisant grossir le nombre de victimes pour pousser à la création de l’Etat juif permet d’établir un parallèle avec la « Nakba » (jour de la « catastrophe » en arabe) et de mettre en place une journée de commémoration de l’exode palestinien de 1948. Dans le discours palestinien, le « lobby juif », expression présente tant dans le raisonnement conspirationniste que négationniste, se transforme aisément en « lobby sioniste ».

Paradoxalement, à cette même époque, le négationnisme s'insère dans l'espace public arabe et y trouve une légitimité. La minimisation des victimes de l’Holocauste est utilisée pour mettre en avant le martyrologe palestinien. C’est pourquoi la Shoah, dans l’éducation palestinienne, est passée sous silence, ainsi que l’affirme le professeur de l’Université d’Al-Quds, Mohammed Dajani, qui a dû démissionner de ses fonctions suite à des menaces reçues après un voyage organisé à Auschwitz avec ses élèves en 2014. Selon l’universitaire libanais Gilbert Achcar, le contexte, celui du conflit israélo-palestinien, expliquerait la montée du négationnisme dans le discours palestinien. Achcar l’explique comme une réaction anti-israélienne face à l’oppression, rejetant ainsi toute logique antisémite. La nature spécifique selon lui du négationnisme palestinien le rendrait d’une certaine manière moins condamnable   .

M.  Abbas et le négationnisme

Quant à M.  Abbas, il se sert du négationnisme, diminuant le nombre de morts, sans y voir de contradiction avec son argument précédent. Il écrit : « En vérité personne ne peut confirmer le chiffre de six millions. En d’autres termes, il est possible que le nombre de victimes ait atteint six millions, mais en même temps, il est possible que le chiffre soit bien inférieur, au-dessous d’un million ». Il ajoute néanmoins : « la problématique sur le nombre des victimes ne doit jamais réduire l’horreur du crime ». M. Abbas explique que les dirigeants sionistes ont amplifié le chiffre des morts juifs afin de gagner la sympathie du monde pour l’Etat d’Israël. Selon lui, la grande majorité des victimes de la Seconde Guerre mondiale n’était pas juive et la plupart des déportés juifs furent libérés par la négociation. Quant aux autres, ils seraient morts au combat, de maladies ou de malnutrition. Le doute hyperbolique, déconnecté de toute méthode, s’applique ici sur le génocide. Mais s’il est un « spécialiste » dont M. Abbas ne doute pas, c’est le négationniste français R. Faurisson. Selon M. Abbas, celui-ci aurait entrepris des « recherches scientifiques » sur l’Holocauste. Il écrit : « Dans une recherche scientifique, le professeur français R. Faurisson, s’est prononcé contre l’usage de ces chambres (servant à tuer des êtres vivants), et a déterminé avec certitude que ces chambres servaient à la crémation des morts afin d’éviter les épidémies ».

Laissons de côté le contresens stupéfiant fait par M. Abbas à propos des « thèses » de R. Faurisson, qui ne soutient pas que les chambres à gaz étaient des crématoriums mais qu’elles servaient en réalité à la désinfection. M. Abbas estime que la négation du caractère homocide des chambres à gaz relève de la recherche scientifique sérieuse. Et s’il convient qu’Hitler a conçu l’idée des chambres à gaz, il reste selon lui tout un pan de l’histoire que l’on ne peut discerner, car comment pourrions-nous distinguer « la face cachée de la lune » ?

R. Faurisson, que l’on observera quelques années plus tard dans des conférences néo-nazies   , en sort légitimé. D’ailleurs, à la même époque, l’universitaire français a bonne presse dans les journaux arabes. Les historiens Meir Litvak et Esther Webman en rendent compte dans leur ouvrage, From Empathy to Denial: Arab Responses to the Holocaust. En janvier 1980, le journal officiel jordanien Al-Dustur mentionne l’interview de R. Faurisson donnée au journal italien Storia Illustrata un an plus tôt   . Al-Dustur écrit que « l’éminent historien » français, R. Faurisson, « réfute catégoriquement et avec instance, dans une analyse scientifique claire avec des preuves irréfutables, l'existence des chambres à gaz et des fours crématoires pour brûler les cadavres. C'est une légende majeure que les Juifs ont créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et que les médias alliés ont soutenue et diffusée »   .

Par la suite, les auteurs négationnistes obtiennent le même succès dans la presse arabe des années quatre-vingt. Ahmed Rami, un ex-officier marocain réfugié en Suède, lance en 1987 une radio ouvertement antisémite et négationniste. Un site web éponyme, radioislam.org, voit le jour quelques années plus tard. Rami entretient des contacts avec l’islamiste néo-nazi suisse Ahmed Huber   , proche de l’ancien SS Johann von Leers, alors réfugié en Egypte.

Tandis que Rami reprend le flambeau négationniste suédois   en lui donnant une réputation internationale   , l’ouvrage de R. Garaudy marque également le succès du négationnisme dans le monde arabe des années quatre-vingt-dix   . Son livre, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, qui est publié en décembre 1995 dans le numéro deux de La Vieille Taupe, puis en avril 1996 à compte d’auteur, entend démontrer que les Juifs et Israël ont fabriqué des « mythes théologiques ». Le « premier mythe du XXe siècle » est selon lui d’avoir fait croire au monde entier que le sionisme était antifasciste, alors que, durant la guerre, le sionisme aurait en réalité été étroitement lié au nazisme afin de créer un État juif.

Le « deuxième mythe » dénoncé par Garaudy est celui d’une « justice à Nuremberg ». Puis, sur plusieurs pages, il reprend à son compte tous les thèmes des négationnistes. Le « troisième mythe du XXe siècle » serait ainsi « le mythe de l’Holocauste » : les Juifs ne pourraient pas prétendre avoir subi un génocide, car il n’y aurait pas eu l’extermination de tout un peuple.

Garaudy entend démontrer qu’Israël utilise politiquement ce mythe de l’Holocauste et qu’il existe un très puissant groupe de pression israélo-sioniste aux États-Unis et en France. L’ancien intellectuel communiste fait scandale dans l’Hexagone, d’autant plus qu’il obtient le soutien de l’Abbé Pierre. L’ouvrage rencontre également un accueil des plus favorables dans les pays arabes, notamment dans la presse égyptienne et libanaise, comme le remarque l’historien Goetz Nordbruch   . Enfin, dès les années quatre-vingt, la République islamique d’Iran s’investit dans la diffusion du négationnisme qui culmine dans les années 2000 avec l’organisation d’une conférence internationale négationniste à Téhéran et la création d’un institut de recherches dédié.

Vers un retrait du livre négationniste de Mahmoud Abbas ?

Edy Cohen, docteur en science politique de l’université de Bar Ilan et spécialiste de la propagande nazie dans les pays arabes   , est l’un des rares chercheurs à avoir lu le livre de M. Abbas en arabe. Il y a deux ans, il a remarqué que le livre de ce dernier figurait sur le site internet de l’Autorité palestinienne. Depuis, il en informe les médias, les universitaires, les politiciens israéliens et travaille à traduire intégralement le livre en hébreu. Souhaitons qu’Edy Cohen parvienne par son action à faire retirer ce livre du site de l’Autorité palestinienne   , qui demeure toujours disponible sur les étagères de certaines bibliothèques comme celle de l’Université Bir Zeit de Ramallah