Les activités menées sur les plateformes numériques contribuent à transformer, parfois pour le meilleur et parfois pour le pire, la façon de concevoir le travail

La revue Réseaux a consacré deux numéros aux activités des plateformes numériques. Le premier regroupait des articles sur les plateformes de services. Celui-ci s’intéresse plus particulièrement à celles qui sont liées aux produits culturels et aux médias.

Le premier article se penche sur les plateformes de streaming pour évaluer à partir des données recueillies le rôle, somme toute assez limité, que jouent les algorithmes de recommandation dans les choix des auditeurs. Un deuxième article étudie plus largement et à partir d’entretiens cette fois l’ensemble des dispositifs, numériques et autres, que mobilisent les jeunes auditeurs pour découvrir de nouvelles musiques.

L’article suivant se tourne vers la vidéo pour examiner la façon dont des créateurs de fiction investissent YouTube pour présenter leurs productions et parviennent le cas échéant à intégrer la filière audiovisuelle classique. 

L'article qui suit s’intéresse aux plateformes de jeux vidéo, et en particulier à la manière dont celles-ci cherchent à associer leurs fans à la conception et à tirer parti des communautés autonomes qui ont pu se constituer autour de certains jeux, non sans risquer quelquefois de sérieuses déconvenues.

D’autres conflits de logiques peuvent exister ailleurs sans prendre des formes aussi aiguës, comme on le voit dans l’enquête qui suit, qui porte sur des chargés de réseaux numériques au sein des médias d’information. Et la façon dont ceux-ci peuvent naviguer entre une logique de valorisation des contenus, une volonté de faire participer les lecteurs et celle de trouver des recettes supplémentaires.

Enfin, le dernier article du dossier, signé par Patrice Flichy, vient, en conclusion des deux numéros, présenter une typologie des plateformes en retraçant rapidement leur genèse et en montrant la façon dont celles-ci utilisent différemment le facteur travail, en recourant aux amateurs, aux freelances, mais aussi aux « travailleurs du clic » ou encore aux travailleurs faussement indépendants gérés par un algorithme. Les transformations du travail qui se jouent ici, avec toute leur ambivalence, permettent de questionner des évolutions plus générales le concernant, autour des questions de dépendance et/ou d'autonomie en particulier.

 

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