Cette série de Brèves ne cesse de répertorier des pratiques différentes concernant les rapports (potentiels) entre Arts et Sciences, à partir des données contemporaines (le recours à l’histoire n’est pas exclu d’emblée, mais réservé à donner des amers d’appuis dans des réflexions plus contemporaines). Nous avons donc eu à faire à des rapports d’exclusion, d’intégration, de confrontation, de convergence, de ressemblance, … autant de manières d’explorer ces rapports Arts et Sciences dans un contexte qui a pour principe premier d’accepter de poser la question de ces rapports à nouveaux frais, en lien avec l’art contemporain.

Cette série de Brèves ne cesse de répertorier des pratiques différentes concernant les rapports (potentiels) entre Arts et Sciences, à partir des données contemporaines (le recours à l’histoire n’est pas exclu d’emblée, mais réservé à donner des amers d’appuis dans des réflexions plus contemporaines). Nous avons donc eu à faire à des rapports d’exclusion, d’intégration, de confrontation, de convergence, de ressemblance, … autant de manières d’explorer ces rapports Arts et Sciences dans un contexte qui a pour principe premier d’accepter de poser la question de ces rapports à nouveaux frais, en lien avec l’art contemporain.

En cours de route nous avons évidemment rencontré le travail des institutions. Elles sont ici centrales en ce qu’elles peuvent encourager ou non l’élaboration de surfaces d’échange entre Arts et Sciences. Tel est le cas de l’Institut Raymond Poincaré (11 rue Pierre et Marie Curie, 75005, Paris), la Maison des mathématiques et de la physique théorique. Cet institut existe depuis 1928. Il dispense des cours, en trimestre thématiques. L'objectif des trimestres thématiques est de développer, sur une période de trois mois, une réflexion approfondie autour d'un sujet de recherche de pointe dans le domaine des mathématiques ou de la physique théorique. Les thèmes abordés au cours de ces trimestres vont des mathématiques théoriques à la physique proche de l'expérimentation, en passant par les mathématiques appliquées (ou applicables !) susceptibles d'applications industrielles : en résumé, tout le spectre des sciences mathématiques. 

En 2014, l’Institut se lance dans une expérience élargie de rapports entre Arts et Sciences, sous l’angle d’une pédagogie des sciences. Dans le cadre de sa mission de diffusion de la culture mathématique auprès du grand public, l’Institut propose un Ciné Club. Il est intitulé : Univers Convergents ; Sciences, Fictions, Société. Il se réalise en partenariat avec le cinéma Grand Action (Paris 5), de janvier à juin 2014, tous les derniers mardis de chaque mois.

Au total, le cycle compte 6 projections suivies chacune d’un débat avec des intervenants spécialistes. Ces projections s’adressent à un large public, qui n’a pas besoin d’être féru de mathématiques pour venir assister aux séances. Les questions sociales, sociétales et éthiques liées au sciences feront l’objet d’échanges entre les intervenants et le public. 

La caractéristique de ce projet est celle-ci : il s’agit moins de confronter arts et sciences que de prendre prétexte d’un travail artistique pour poser des problèmes parfois scientifiques, parfois plus largement, concernant les sciences et les rapports sciences et techniques ou sciences et sociétés. L’art prétexte peut effectivement donner lieu à des interrogations, aider à en formuler ou proposer des pistes d’interprétation. Ce projet contribue certes beaucoup plus à rappeler les liens qui unissent les mathématiques aux autres disciplines scientifiques. Il contribue non moins à établir des dialogues entre le public et les questions de répercussion des sciences sur la société. Il met au jour des enjeux de société. En un mot, il reconnecte les sciences et les citoyennes et les citoyens.

Il reste que les arts n’y sont qu’un prétexte et que l’on peut aller plus loin dans la démarche, même si cette part du travail a au moins le mérite d’être accompli. Les films prétexte de ces séances ont été ou sont :Agora, de Alejandro Amenabar, 2010 (Espagne), prêtant à des réflexions sur l’astronomie et la préservation des connaissances ; Le voyage fantastique, de Richard Fleischer, 1967, posant le problème de l’affrontement scientifique sur fond de guerre froide ; Bienvenue à Gattaca, de Andrew Niccol, 1998, ouvrant le débat sur le génotype des enfants, tests ADN, sélection des humains… ; Gravity, de Alfonso Cuaron (USA et Grande Bretagne), 2013… donnant lieu à des réflexions sur la navette spatiale, la catastrophe dans l’espace ; Malevil, de Christian de Chalonge (France) 1980 : après un désastre nucléaire,… et enfin, Nostalgie de la lumière, de Patricio Guzman, 2010 (France, Chili, Espagne, Allemagne), sur l’astronomie dans la contexte du régime de Pinochet….