L’ouvrage de Gérald Bronner intitulé La démocratie des crédules   a remporté le prix Sophie Barluet du Centre National du Livre ce mercredi 22 janvier   .

Cette récompense prime depuis 2010 des livres de sciences humaines salués pour leur modernité et la rigueur employée dans le travail, tout en soutenant un pan de l’édition (celle de la recherche en sciences sociales).

À partir d’exemples issus des médias et de l’internet, le sociologue lauréat décrit dans son ouvrage comment la société se nourrit de croyances ou de mensonges, en oubliant l’exigence cognitive première de la recherche de la vérité qui distingue la connaissance et la croyance. Il met en lumière ce paradoxe récurrent dans l’actualité : comment la crédulité peut-elle dominer les sociétés démocratiques prenant leurs fondements dans l’éducation (et en France, dans une tradition critique importante) ?

L’information de masse serait un danger pour nos représentations, psychologiques, individuelles et aussi dans les liens sociaux, car lorsque les frontières se floutent entre le vrai et le faux, les liens entre individus, tissés à partir de la confiance, s’effileraient.

Ce livre, éminemment d’actualité au regard du nombre de rumeurs circulant massivement et rapidement dans les médias, notamment sur internet (on ne compte plus le nombre de fois où Barack Obama est mort sur Twitter…) est également en lice pour la troisième édition du prix Procope des Lumières présidé par Jacques Attali et qui sera décerné mardi 28 janvier   .

La démocratie des crédules avait fait l’objet d’une recension début décembre sur Nonfiction par Fabrice Flipo. Voici une occasion de la relire, et de croire encore au sens critique comme meilleur outil pour la connaissance

 

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