L’espace pédagogique du rectorat de Nantes vient d’ouvrir un site sur lequel sont répertoriés progressivement des ouvrages ou supports d’enseignement dont les professeurs de l’académie pourraient avoir besoin pour leurs (nouveaux) cours. On sait que l’enseignement de l’histoire des arts à l’école ne dispose pas encore de tous les moyens adéquats. Lorsqu’un enseignant choisit d’axer son travail sur le rapport Arts et Sciences, la mission est encore plus délicate. Notre rubrique, comme celle d’un site de Lyon précédemment indiquée, comme celle de ce site permettent de compléter la lacune d’une absence d’orientation dans le maquis des ouvrages et de soutenir les initiatives qui pourraient déployer des surfaces d’échange multipliées entre Arts et Sciences. Cela étant, on reprochera au site de ne pas donner clairement les indications d’éditions (quasi illisibles, paradoxe, pour un site de recommandation pédagogique !).

Sur la version consultée de la page de ce site nantais, nous avons trouvé des références classiques (on retrouve donc aisément les éditeurs, et nous en avons déjà parlé dans nos brèves) : Stephen Wilson (Art + Science, Editions Thames & Hudson), Jean-Claude Ameisen et Yvan Brohard (Quand l’art rencontre la science, Editions de la Martinière), Eliane Strosberg (Art et Science, UNESCO Editions). Chacun de ces ouvrages couvre une entrée différente dans le thème. Le premier est orienté vers l’art contemporain, le deuxième sur les correspondances entre images scientifiques et œuvre d’art, le troisième sur le thème de valeurs communes entre arts et sciences (et sur la question de l’image scientifique).

Mais on y trouve aussi des références moins classiques, qui permettent de réfléchir autrement à ces surfaces d’échange, au besoin en renversant les perspectives. Tels sont les ouvrages du défunt philosophe Paul Feyerabend  (La science en tant qu’art, Albin Michel), de Lionel Salem (La science dans l’art, Odile Jacob), et d’Ivan Toulouse et Daniel Danétis (Eurêka, un dialogue entre art et science, L’Harmattan).

Enfin, un repérage autour des albums et BD est tout à fait pertinent. Il renvoie aux rapports architecture et urbanisme (Carnets d’une urbotaniste, Etudes sur la mutation de la nature en milieu urbain, Téla Botanica). L’auteure, équipée de tout le matériel nécessaire à une observation sur le terrain, est partie explorer la ville comme un jardin en soi, avec sa faune et sa flore spécifiques, durant toute une année. Ce carnet regroupe, saison après saison, les observations et notes effectuées lors de cette première étude d’urbotanique appliquée. Puis il renvoie à Jean-Baptiste de Panafieu et Jennifer Dalrympie (Formes de la nature, Correspondance scientifique et poétique, Editions Plume de carotte) qui se demandent quel rapport il peut y avoir entre une gardienne de chèvres issue d'une longue lignée de sorcières curieuses et un scientifique travaillant dans un laboratoire de biologie. Les formes, toutes les formes qui se trouvent dans la nature : rondes, spiralées, en étoile, en écaille, en dur, striées ou même segmentées ! Ainsi que d’autres ouvrages moins proches des préoccupations de cette brève.
   

Il n’empêche le plus important se réalise progressivement. La thématique Arts et Sciences prend corps dans la société comme chez les pédagogues. Ces initiatives sont à saluer. Elles accompagnent bien sûr les nouveaux programmes d’enseignement de l’histoire des arts à l’école. Dès que possible, il faudra enquêter sur le double résultat que constituent à la fois cet enseignement en général et sa formulation choisie par quelques-uns sous le mode du rapport arts et sciences. Attendons les résultats de ces enquêtes.