La revue Cadres-CFDT consacre son numéro de décembre 2011 aux nouvelles formes d'emploi, qui se développent en marge du salariat traditionnel, dont les plus connues sont l' auto-entrepreneuriat et le portage salarial.  Il fait dialoguer sur le sujet, des salariés, des juristes, des responsables d'entreprise, des sociologues et des responsables syndicaux.

Les sociologues sont les plus critiques vis-à-vis de ces nouveaux emplois, mais il est difficile de ne pas abonder dans leur sens lorsqu'on apprend que l'administration publique emploie désormais, RGPP oblige, des salairés qu'elle a convaincus d'opter pour le statut d'auto-entrepreneur ! Même en espérant qu'il ne s'agisse que de cas tout à fait exceptionnels.

Présentés comme un moyen de pallier la dégradation de la norme du contrat à durée déterminée à temps plein, ces dispositifs pourraient bien l'accélérer au contraire. Jean-Yves Kerbourc'h, professeur de droit à l'université de Nantes, prévient que s'ils sont utilisés comme antichambre du chômage, le juge et/ou le législateur n'hésiteront pas à en durcir les conditions de recours. Puisse-t-il être entendu !

Roland Bréchot, directeur général de l'Institut du Temps Géré, qui est la première entreprise française de portage salarial, explique à quelles conditions et de quelle manière cette forme de salariat peut jouer un rôle utile.

Ivan Béraud et Christian Janin, tous les deux responsables syndicaux, expliquent quant à eux comment ils tâchent d'obtenir un encadrement par la loi et/ou la convention collective de ces emplois atypiques, qui leur paraissent présenter un intérêt s'ils peuvent concourir - et uniquement dans ce cas - à la sécurisation des parcours professionnels. 

Et l'ensemble du numéro, en croisant des points de vue divers, procure un éclairage assez remarquable sur un domaine qui n'a certainement pas fini de nous interpeller.

Il est simplement dommage que les numéros de la revue ne soient plus en accès libre, comme c'était le cas par le passé, depuis que le site Web a été refait