Les graves accidents survenus à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima relancent le débat sur le nucléaire. Plus en Allemagne qu'en France.

Le 27 mars se sont déroulées les élections en Bade-Wurtenberg, fief du parti conservateur d'Angela Merkel (CDU) depuis près de soixante ans, et les Verts ont gagné ! En général, les opinions sont partagées en Allemagne. En 2003 le gouvernement de gauche de Schröder avait pris la décision de stopper progressivement et au plus tard en 2022 l'activité de toutes les centrales nucléaires allemandes. Afin de compenser cette perte énergétique, le gouvernement rouge-vert   misait sur les énergies renouvelables et leur développement. En novembre 2010, la coalition libérale-conservatrice, emmenée par Angela Merkel, a choisi de prolonger de douze ans en moyenne la durée d'utilisation de ces mêmes centrales avec l'argument qu'il manquerait des moyens de production pour compenser l'abandon du nucléaire. Et après le drame japonais, Angela Merkel a annoncé un moratoire de trois mois sur la prolongation de la durée de vie des centrales et la fermeture immédiate des sept réacteurs les plus anciens. Dans la société, le mouvement anti-nucléaire est une longue histoire de trente-cinq ans en Allemagne et le nucléaire reste particulièrement controversé.

En France en revanche, Nicolas Sarkozy répète qu'il n’est pas question de sortir du nucléaire et que le nucléaire français est bien plus sûr. Ce sont des idéologiques contrastées. Il faut savoir qu'en comparaison, l'Allemagne a 17 réacteurs qui produisent un quart de l'électricité nationale, contre 80% de notre courant produit par les 58 réacteurs en France. Elle est le pays le plus nucléarisé par rapport à sa population et l'une des plus grandes exportatrices de centrales au monde. L'histoire glamour du nucléaire français revient dans les années 1970. Dans le contexte du premier choc pétrolier, le “plan Messmer” a été lancé. Il veut généraliser le recours à l'énergie nucléaire en France et prévoit la construction de trois réacteurs par an. Ce programme a fait de la France le pays le plus nucléarisé au monde.

Néanmoins les Français se sont rendus compte que le risque zéro n'existait pas. Est-t-il le signe que les deux idéologies contrastées se rapprochent ou une initiative conjointe sera-t-elle plutôt difficile ?

Sources 

- La Gazette de Berlin

- Greenpeace.  

- Le Monde