Invité à s’exprimer devant les membres du "European American Press club" à Paris, le 3 mai dernier, l’ancien ambassadeur de France à Washington, Pierre Vimont, aujourd’hui n° 2 du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), et à ce titre bras droit de Catherine Ashton, a résumé ainsi l’avantage du nouveau service diplomatique européen: "il existe aujourd’hui un seul endroit où il est possible de discuter de l’action extérieure de l’Union européenne".

Depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, la Haute représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton est aussi vice-présidente de la Commission européenne et a donc la main sur la plupart des instruments des politiques externes. Le SEAE permet donc "une approche intégrée depuis Bruxelles".

La mise en place du SEAE traduit ainsi la volonté des Etats membres d’aller vers une politique étrangère commune, mais "pas unique", a cependant précisé M. Vimont. "Il y a complémentarité et non pas unicité", a-t-il répété. "Quand Mme Ashton s’exprime sur un sujet d’actualité, cela ne veut pas dire que les Etats membres doivent se taire. Mais il faut coordonner le mieux possible les réactions".

A ce stade, le discours apparaît extrêmement prudent et mesuré, et le degré d’ambition pour le moins limité. Si la personnalité même de Catherine Ashton est souvent mise en cause pour expliquer la faible affirmation du service diplomatique européen, il faut aussi souligner l’enthousiasme très relatif des Etats membres face au Service européen d’action extérieure dont ils ont pourtant souhaité la création. "Du côté de la volonté politique, il y a un problème aujourd’hui" a reconnu M. Vimont. Pas sûr que l’Europe y gagne dans un monde devenu "très concurrentiel"