Des néologismes liés au développement des bio-technologies et à la télé-surveillance emplissent l’actualité quotidienne. On voit apparaître des spécialistes de l’environnement informatique pour l’apprentissage humain, pour le génie éducatif. Des bases de données informatiques Base-élèves, Stic se propagent. Des salariés à Nantes, à Poitiers sont licenciés pour avoir critiquer leurs employeurs sur le réseau Facebook. Le concepteur de ce réseau social Mark Zuckerberg est élu homme de l’année 2010. M. Sarkozy reçoit récemment à déjeuner des entrepreneurs du web pour échanger autour des nouvelles technologies informatiques. Dans notre pratique quotidienne de praticiens-chercheurs en fonction d’éducateur de rue, nous observons des nouvelles formes spécifiques de diffusions d’un pouvoir subtil  que l’on  nommera ici : alter-égo-pouvoir. Celui-ci est une configuration du bio-pouvoir au sens où l’entendait M. Foucault. De manière brève selon l’auteur, le bio pouvoir correspond aux technologies de pouvoir qui portent spécifiquement sur les corps individuels  des individus avec pour objectif de les transformer. Cette forme de pouvoir se trame dans l’infime des relations sociales quotidiennes, de la prise en charge des familles par les services sociaux, au développement des valeurs allant de l’écologie à la santé (Genel, 2004). Selon G. Agamben, ce processus de désubjectivation, réidentification permanent se déploie notamment à travers la  vie nue, c’est à dire :  "le simple fait de vivre", commun à tous les êtres vivants (animaux, hommes ou dieux), distincte de la  vie qualifiée  (bios) qui indiquait "la forme ou la façon de vivre propre à un individu ou un groupe".  (Grelet-Potte Bonneville, 2000). Le pouvoir souverain en ce sens se diffuse principalement et de la manière la plus visible auprès des individus au ban de la société (réfugiés, jeunes désœuvrés). C’est donc à la frontière entre l’inclusion sociale et l’exclusion qu’il faut aller traquer la puissance d’une forme pernicieuse d’une nouvelle forme de bio-pouvoir qui est l’alter-égoïsme.

 

Le terme alter-ego signifie littéralement un autre moi même, le mot alter signifiant autre et ego : je, le moi. L’Alter ego selon le Littré était également le titre donné, particulièrement dans le royaume des Deux-Siciles et en Espagne,  à une personne chargée de remplacer la puissance souveraine. Le pouvoir quant à lui peut se définir globalement par une force active exercée par un sujet, ou une chose sur une autre pour en modifier le comportement. 

 

L’alter-égo pouvoir agirait dans un no man’s land situé entre l’identité et la non identité. Nous développons cette notion en référence aux réflexions engagées par G. Agamben qui, dans un article, cite les derniers travaux de M. Foucault (Vacarme, 2000). Il y observe un paradoxe dans les énoncés de son travail sur le souci de soi. Selon lui, M. Foucault indique que le souci de soi doit s’envisager à partir de toutes les formes de pratiques de soi. Cependant, de manière apparemment opposée M. Foucault stipule à de nombreuses reprises : "On est fini dans la vie si l’on s’interroge sur son identité ; l’art de vivre, c’est détruire l’identité, détruire la psychologie.". (G. Agamben, 2000). Donc selon l’auteur le souci de soi doit être allié à une déprise de soi constante. Le processus de subjectivation-désubjectivation induit un lieu de "déprise" situé dans le mouvement de reconstitution identitaire. C’est dans ce "no man’s land social" que se place l’alter-égoisme. Il symbolise la frontière entre le dedans et le dehors, la liaison dé-construite entre une identité et une non-identité. Le pouvoir normatif s’immisce au sein de cette zone d’incertitude.

 
 

En ce sens le pouvoir alter-égoiste est une ligne de forces active et continue se déployant à la frontière identitaire du sujet et de l’autre perçu comme une partie de moi-même. Le but principal de l’alter-égo pouvoir est la normalisation des conduites.

 Dans cette perspective qu’il reste à affiner nous pouvons repérer sur le terrain, dans notre pratique quotidienne des formes prises par cette technologie de pouvoir dont le jeu est de s’immiscer dans les "no man’s land sociaux". 

 

La technologie de la bio-informatique

 

Nous reprenons le terme bio informatique à des chercheurs néerlandais qui la définissait par : "l’étude des procédés informatiques dans les systèmes biotiques" (Hogeweg, Hesper : 1979). Ce modèle rend compte des technologies numériques permettant de gérer des éléments de la vie d’individus. L’ensemble forme un écosystème considéré comme l’agrégation d’éléments humains et non humains compactée en une unité. Le modèle de la bio-informatique adaptée aux sciences humaines peut se développer selon différentes modalités. En voici quelques exemples appréhendés à partir d’un suivi éducatif d’un jeune homme dans le cadre de notre activité d’éducateur de rue.

 

Notre rôle de travailleur social est d’accompagner les jeunes vers les structures de droits communs. Le jeune Angel est âgé de dix huit ans sans formation, ni emploi, il sort d’une incarcération d’un an. Nous nous rendons au pôle-emploi de la ville. L’employé du guichet lui demande son "identifiant", Angel n’est plus inscrit, il doit donc se réinscrire comme demandeur d’emploi en ligne. Angel ne maîtrise pas les bases de l’informatique, nous procédons donc à une inscription par téléphone. La conseillère lui demande la raison de son absence des listes de demandeurs depuis une année, gêné, soumis au regard des autres individus présents dans la pièce,  il raccroche. Il ne se réinscrira pas aujourd’hui. Dans la voiture, il m’indique ses réticences face à l’informatique. La semaine suivante, après une tentative de réinscription réussie au pôle emploi, je me rends avec Angel à la Mission Locale pour envisager un projet professionnel avec une conseillère. Celle-ci, devant son ordinateur, fait la moue à la vue du nom de famille d’Angel, puis elle m’indique : "Angel fait l’objet d’une mesure spécifique de suivis conjoints entre le Pôle emploi et la Mission Locale du fait de son statut" (incarcération). Elle retrace le parcours d’insertion d’Angel selon ses données informatiques issues du logiciel parcours  : il a été radié trois fois du Contrat insertion à la vie sociale, elle est la huitième conseillère à intervenir auprès de lui... Angel est considéré comme un cas complexe, indiqué par un code. Il le perçoit durant l’entretien, mal à l’aise, il cherche à écourter ce rendez-vous. La conseillère lui demande de postuler à des demandes d’emplois en ligne. Angel lui indique qu’il n’a pas d’ordinateur chez lui. La conseillère lui répond sèchement : "tout le monde à un ordinateur aujourd’hui". Je rétorque : "pas tout le monde Madame". Elle regarde Angel : "Tu as une console de jeux, je suppose" Angel lui répond :"Oui". Elle lui sourit : "De toutes manières, il y a des postes ici ! Tu pourras faire ta demande en télétravail". Elle lui propose également une prescription-formation. Angel suivra notamment l’axe 1-2-B intitulé : "remise à niveau des savoirs de bases" avec notamment des cours d’informatique. Afin de pouvoir suivre cette formation, Angel doit également bénéficier d’une couverture sociale qu’il n’a plus depuis la perte de sa carte vitale. Il doit également faire une demande, toujours en ligne, de son casier judiciaire afin de déterminer si sa peine de prison y est visible. Nous nous rendons à la Sécurité Sociale, je reste abasourdi à la vue du panneau chiffré qui indiquent les numéros de passages des individus du fait que le chiffre est accompagné d’une annotation : guichet A : suivi simple, guichet B : suivi complexe. De plus, l’agencement des bureaux dont toutes les portes sont ouvertes sur la rotonde centrale, ajouté aux façades en verre permettent d’écouter et d’observer l’ensemble des entretiens. Angel (suivi complexe) ne peut refaire sa carte vitale, la conseillère l’ayant identifié sur son logiciel  comme sans emploi, et non inscrit depuis deux ans. Angel ne peut justifier d’aucuns revenus, de plus il est en rupture avec ses parents, pourtant, il dépend d’eux comme ayant droit. A la sortie, dépité Angel m’indique : "David, je stresse du système…C’est ouf le système comme il fait galérer les gens! Il faut un  projet pour rentrer dans une structure Il te demande des papiers et encore il faut attendre, pour avoir une demande faut un autre papier,  un ordinateur. L’état, la justice, ils me mettent à bout avec leurs démarches ; se réinsérer ! Je fais que ça ! Ils veulent pas de moi !".

 
 

Cet exemple reflète des lignes de tensions malheureusement bien trop souvent visibles dans nos activités. On perçoit le décalage entre la demande d’insertion du jeune, et sa prise en charge administrative. Son parcours est référencé par rapport à sa situation judiciaire, Angel se retrouve réifié de par son statut. Il n’a pas les codes sociaux  (Du N° d’identifiant à la pratique de l’informatique). Il fait la démarche de franchir le seuil des administrations dans l’objectif d’une inclusion sociale. Cependant, il se retrouve dans un no man’s land social entre une identité assignée et paradoxalement une non-identité unifiée de par des programmes informatiques. Le sujet A. s’épuise, l’expression de son être étant nié, déconstruit, il se retrouve agencé administrativement de par sa situation complexe, son statut de sortant de prison. Il est un cas social. Cette re-subjectivation s’immisce dans la réalité sociale du jeune, elle le dé-construit comme figure du désordre pour les autres et lui même. A l’instar de G. Agamben, ce qui est intéressant dans l’analyse de cette situation c’est "d’identifier un modèle du sujet comme ce qui reste entre une subjectivation et une désubjectivation, une parole et un mutisme" (Agamben, 2000). Ce lieu n’est pas un espace à proprement parler mais un écart pour Agamben où se déploie selon moi le pouvoir de l’alter-égoisme du sujet. L’analyse de l’écart entre la demande égo du jeune et la retranscription de la conseillère comme Alter laisse la place au déploiement  de la pratique institutionnelle du pouvoir symbolique. L’agent de la Mission Locale en est une courroie de transmission primordiale. Elle dé-limite les perspectives du sujet-égo Angel le ré-identifiant comme cas social : alter. 

 

Cependant ce modèle n’es pas inéluctable, le pouvoir alter-égoiste est un processus dynamique. Nous pourrions citer par exemple l’action des éducateurs  qui de par la valorisations des capacités du jeunes remodèlent leurs alter-égoismes. Il n’existe pas d’identité figée comme l’indiquait Lévi Strauss, elle est un  foyer virtuel (Lévi-Stauss, 1979).

 

L'espace public surveillé

 

Nous observons également, sur le terrain, d’autres formes de déploiement de cet alter-égo pouvoir ré agençant  des pratiques de surveillance notamment dans l’espace public. Dans cette ville moyenne de province, la mairie a décidé de réaliser un diagnostic de sécurité. Il est envisagé (de manière identique à d’autres villes) la mise en place de la vidéo surveillance devant des halls d’immeubles. La mairie préfère dénommer ce système vidéo-protection, mais ce qui est ressenti par les acteurs sociaux de la ville, c’est un recentrement de la gestion de la délinquance par le maire de la commune (loi de prévention de la délinquance de 2007). Dès lors on assiste à des dérives ; des mails sont échangés entre des "citoyens-relais" cumulant des fonctions administratives (élus, conseillers divers avec des fonctions professionnelles : médiateurs, gardiens de halls d’immeubles). Selon la police de Douai, les  "citoyens-relais" ont  pour mission de signaler aux autorités les délits et incivilités commis dans leur quartier. Des mails qui proviennent notamment de ces "citoyens-relais"  sont envoyés autant à la police, qu’aux bailleurs sociaux, qu’aux plus hauts niveaux de la mairie. Ils ciblent nominativement des jeunes, décrivent leurs comportements, réseaux. Il est demandé par ces élus aux travailleurs sociaux d’identifier ces jeunes. Dès lors ce système de diffusion informatique de données privées (noms, surnoms) peut être à la base de dérives importantes. Mon voisin de palier peut transmettre mes habitudes de vie, dénoncer mon fils qui télécharge illégalement de la musique, etc. Je suis moi-même surveillé, épié. Les frontières entre la sphère privée et publique deviennent floues. Les niveaux d’influences personnelles, professionnelles, administratives s’entremêlent. Le pouvoir est encore dans cet écart non visible errant entre le domaine intime et collectif. Il modifie nos comportement face aux autres : dois-je signaler aux pouvoirs publics des personnes en difficultés sociales de notre immeuble ? Avons-nous un droit d’ingérence envers nos voisins si l’on constate des dysfonctionnements éducatifs dans sa cellule familiale ? Ces informations diffusées  par mails correspondent t’elles à des actes de solidarité ou à de la délation ? 

 

Ce système d’auto-contrôle des habitants sur eux mêmes a pour objectif la régulation sociale d’un milieu. Il vise la suppression des déviances, mais surtout le maintien de la norme. Les faits de délinquances épiés par les caméras de surveillance ou par des mails provenant de citoyens relais sont les conditions externes du déploiement du pouvoir normalisateur. La force de ce réseau de contrôle diffus est le fait  qu’il réponde également à une demande d’auto-gestion venant d’en bas. Le citoyen contrôle son voisin , épie son alter-égo. 

 

Dans les foyers, il est également  intéressant d’analyser les pratiques de soi mises en réseau socialement. Le site Facebook produit également une nouvelle forme de pouvoir permettant  de partager notre ego en lien avec nos alters-ego.

 

La toile est devenue un enjeu central de nos sociétés

 

Plus de 17, 5 millions de personnes en France seraient membres actifs de Facebook . Le portable est partout (en 2009 plus de 59 millions de cartes SIM en France étaient en circulation dont 68 % en service  ). Google serait l’employeur idéal pour une majorité de la jeunesse issue des grandes écoles françaises (Le Monde, Dossiers et documents, janvier 2010).  Nous pouvons être connectés à Internet quasi en permanence via une borne wi-fi, d’un portable. Internet est chez nous et par nous, il redéfinit de manière importante nos rapports sociaux, mais également les rapports de pouvoirs que nous entretenons avec les autres.

 

Le réseau social Facebook permet à chaque personne de créer son profil personnel,  de se connecter à son réseau d’amis partagé en groupes selon des intérêts communs. Le collectif est dilué par la somme des rapports sociaux individualisés. C’est véritablement un changement de rapport de soi-même aux autres qui se met en place, se distille au quotidien. Ce système de pensée intégré aujourd’hui dès le plus jeune âge détache les individus entre eux,  il inculque à la personne qu’elle doit s’ "auto-entreprendre" dans la vie réelle, tout en  s’exposant plus ou moins ludiquement sur le réseau Facebook par exemple.  La sphère publique et privée s’exprime dans la continuité, sans rupture, s’entremêlant dans nos rapports quotidiens. Je vais sur le réseau Facebook à la rencontre de ma communauté virtuelle, partageant avec elle des morceaux choisis de moi même. Ces informations sont  recoupées, commentées par mes proches, semblables. Nous sommes réunis autour d’une communauté d’intérêts réciproques qui sont préalables, mais qui se reconstituent au quotidien, se re-forment. La force de ce réseau est de susciter le voyeurisme latent présent en chacun de nous. Je vais voir si Julie va mieux, si Mona a retrouvé du travail, si mon frère a passé un bon week- end. On expose les photos de son chérubin, la vidéo du concert à Bercy, la vie de son chat. Enfin on partage à profusion, au quotidien, des photos, de la musique, des débats, des pétitions. Tout cela dans un méli-mélo qui disparaît dans la profusion des informations quotidiennes. 

 

L’outil Facebook modèle nos comportements. Nos réactions sont considérées, jugées en ligne. Je change de comportement selon les appréciations de ma communauté. Je suis moi- même, avec mes amis réels que je retrouve virtuellement plus tous mes autres "amis" retrouvés grâce à Facebook. Moi-même avec les autres, par les autres, même si je suis…qui ? Enfin  je suis avec eux aussi ? Alter-ego-ego-alter, non, nous sommes ensembles, un groupe. Les réseaux sociaux, Facebook ou Twitter sont une autre configuration du pouvoir alter-égoiste. Ils induisent un conformisme ambiant via un processus d’auto-contrôle de ses membres (Franck, 2010). La part de risques est minime, les propos sont faits pour être partagés, ils doivent faire sens pour les autres mes semblables. Comme le signalait le sociologue E. Goffman, la communication est faite de rôles que nous jouons en permanence : les échanges sociaux sont une négociation permanente de notre image (Article 11, 2010).

 
 

Toutes ces réflexions sont une ébauche d’un travail qu’il reste à mener sur ce que pourrait-être cette configuration du bio-pouvoir qu’est le pouvoir alter-égoiste. Le bio-pouvoir se transforme en permanence, il prend différentes formes, s’adapte, emprunte d’autres registres, niveaux : " Lorsqu’il semble avoir disparu, ses modes d’application et ses points d’impact n’ont fait bien souvent que sortir du seul registre de la visibilité, du choc frontal, de l’affrontement, pour choisir des voies de traverse, des stratégies complexes, des dispositifs de captation et de gestion d’une finesse désormais extrême" (Collectif Maurice Florence, 2009). L’association entre les termes pouvoirs et alter-égo nous est apparu à travers divers expériences vécues sur le terrain. Il est intéressant d’observer que bien souvent, les processus se construisant dans les marges de la société sont révélateurs de tensions situées au centre de la société. Ces formes subtiles de pouvoirs sont notamment visibles à travers l’études des écarts qui se forment entre l’identité des individus indésirables et la non-identité que les institutions leurs assignent. Cette forme de bio-pouvoir a pour objet principal la production une gouvernementalité néolibérale de la société. La notion d’alter-ego établit la relation entre le pouvoir, les pratiques de subjectivation et cette gouvernementalité.

Le pouvoir alter-égoiste se dissimule également dans d’innombrables objets qu’ils restent à étudier. En effet, nous pourrions parler des nombreux débats sur l’identité nationale réinterprétant des frontières de l’identité française, la proposition de la participation de jurés populaires lors d’audiences en tribunal correctionnel, etc. Il serait également intéressant de traiter des normes de bonnes pratiques professionnelles, des référentiels de démarches qualités, des domaines de compétences imposés aux travailleurs sociaux qui transforment peu leurs rapports aux usagers, des services d’aides à la personne. A travers toutes ses activités qui peuvent paraître anodines, c’est tout notre rapport à l’autre qui se reconfigure. Ce qui se joue, c’est la formation ou plutôt le maintien des comportements, des normes sociales standardisées d’une société. C’est ce que l’on pourrait nommer une forme de pouvoir "capillaire" dont le canal serait l’imago de chaque personne. Pour conclure, nous pouvons dire que l’alter égo pouvoir tient sa performativité de plusieurs éléments : il est diffus, panoptique (observable de tous), médiatisé et il est un frein à la créativité : "Désormais nous sommes tous exposés- sans recours aucun- et susceptible de contrôle …les discours de l’infime sont devenu aujourd’hui  des objets d’exhibition, de voyeurisme et de surveillance " (Collectif Maurice Florence, 2009)