Dans ce premier volet d’un examen critique des recherches postcoloniales, François Rastier interroge le soutien marqué mais contestable que leur prodiguent les tutelles, à commencer par le CNRS.

À partir de publications récentes et de projets de recherche en cours, cette étude souhaite évaluer les prétentions scientifiques des concepts de « genre » et de « race » au sein des recherches postcoloniales et plus généralement des sciences sociales. En France, elles sont financées et soutenues notamment par le CNRS et l’Agence Nationale pour la Recherche. Faut-il chercher à caractériser le prétendu retard français en la matière ? Au-delà même des questions académiques, la question des standards scientifiques s’impose, dès lors que les revendications idéologiques font fi de la complexité des objets de recherche, des principes méthodologiques, sans même évoquer les normes du discours rationnel.

Sous le titre général « Sexe, race et sciences sociales » nous commençons une publication en quatre livraisons : (1) Le soutien du CNRS, (2) Histoires de la colonisation et du racisme, (3) Enjeux managériaux et politiques, (4) Contre les sciences de la culture. En voici la première partie.

 

Un tournant copernicien ?

Dans un récent plaidoyer en faveur des études décoloniales comme paradigme polyvalent des sciences sociales, la philosophe Magali Bessone en fait un « tournant copernicien » : « Racialisation, discrimination systémique, privilège blanc, stigmatisation raciale, parmi d’autres, sont des concepts et des ressources épistémiques précieuses pour décrire des expériences sociales, les partager, les interpréter, les évaluer, et peut-être transformer le monde où elles ont cours »   . Ces catégories racialisantes ou raciales (comme blanc) scellent l’unité indissociable de la révolution scientifique et de la révolution politique : « Ce à quoi on assiste, et qui provoque la panique morale des puissants, peut se comprendre, c’est l’hypothèse faite ici, à la fois comme une révolution scientifique et comme une révolution politique, parce que les deux sont indissociables dans les sciences humaines et sociales. »   Toute autre perspective sera donc d’emblée scientifiquement périmée et contre-révolutionnaire, car l’auteur conclut : « le monde d’après est déjà là : les monstres, et leurs derniers gémissements, disparaissent avec le clair-obscur »   .

Dans les mythes héroïques, un monstre vaincu ne peut que gémir et ne saurait formuler d’objections. Je me bornerai donc ici à quelques observations, car « le monde d’après est déjà là », et depuis une vingtaine d’années on dénombre en France un gros millier de thèses relevant des études postcoloniales. Ce qui montre que les tutelles ne ménagent pas leur soutien, contrairement à ce qu’affirme Magali Bessone   . Mais de quelle révolution scientifique et politique s’agit-il ? La question reste légitime, car les régimes tyranniques n’ont pas manqué de racialiser la question sociale, du nazisme au fascisme et à la Révolution Nationale jadis, jusqu’à la Chine et à la Birmanie d’aujourd’hui.

Une publication à succès

Fin 2018 paraissait aux éditions de la Découverte un ouvrage collectif intitulé Sexe, race et colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours, sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Christelle Tharaud et Dominic Thomas. De grand format, il se présentait comme un livre d’art pour table basse. Sur fond noir, imitant des néons blancs des sex-shops, les mots du titre frappaient par leurs tailles respectives. Le mot SEXE s’étalait en lettres capitales de huit centimètres. Ce mot-clé résumait l’argument majeur et annonçait le millier d’illustrations, pornographiques pour une bonne part. La présentation des auteurs justifiait cela ainsi : « ce livre s'attache à une histoire complexe et taboue. Une histoire dont les traces sont toujours visibles de nos jours, dans les enjeux postcoloniaux, les questions migratoires ou le métissage des identités. C'est le récit d'une fascination et d'une violence multiforme. »

Après la promotion de l’ouvrage dans Libération, sous le titre « Le viol colonial », une militante antiraciste s’inquiéta dans une tribune : « Si ces photographies sont traitées comme n’importe quelle image d’illustration, par les auteurs comme par les journalistes, c’est que ceux-ci n’ont pas compris ce qu’elles étaient » et engageait au refus de « perpétuer la diffusion à grande échelle des images de l’exploitation sexuelle »   . Daniel Schneidermann vit là « un beau livre de viols coloniaux », en concluant : « On vomit parce qu’on a cru ouvrir un livre d’histoire, et qu’on se retrouve en train de feuilleter un gros beau livre porno »   . André Gunthert parla d’une « esthétisation incongrue »((Libération, 10 octobreà) et Florent Georgesco titra dans Le Monde : « Érotisme et colonialisme, le piège de la fascination ».

Les titres des chapitres ne démentent pas ces lectures, qu’il s’agisse de : « Érotisme colonial et goût de l’Autre »((p. 244-269)), « Spectacles ethnographiques, pornographie exotique et propagande coloniale »   , « Fascinations et répulsions pour le corps noir »   ou de « Possessions et érotisation violentes des femmes esclaves »   , « Disposer des corps : contrôler, surveiller et punir »   , « Économie politique de la sexualité coloniale et raciale »   , « Violences sexuelles au temps des décolonisations »   et « Les nouveaux territoires de la sexualité postcoloniale »   .

Pour un point de vue racialiste, la question du métissage reste évidemment lancinante, et largement traitée en termes raciaux : « De la désirabilité de l’ ‘Autre’ à la hantise du métissage »((p. 66-89), « Hygiène coloniale, sexualité et métissage »((p. 218-243)), « Sexualité, couple et mariages interraciaux dans le colonial tardif »   , « Métissage et Métis : sexualité, sociabilité et politique de l’identité »   .

L’érotisation de la violence, la fascination horrifiée du « métissage des identités », bref du mélange des races, rappelait à certains des propagandes racistes d’antan. Pascal Blanchard leur répliqua dans Les Inrocks du 8 octobre que « l’histoire n’est pas une science morale » en précisant : « Ce n’est pas qu’un livre d’images. Nous jugeons ce travail indispensable pour déconstruire l’histoire de la domination, en particulier sexuelle. »

L’ouvrage était patronné par une association militante, l'Association pour la connaissance de l'histoire de l'Afrique contemporaine, l'ACHAC, fondée voici trente ans, dont Pascal Blanchard, premier coordinateur, est aussi le président.

Le CNRS prend le relai

En 2019, une nouvelle édition refondue et augmentée reparut aux Éditions du CNRS, avec un nouvel avant-propos, dû au président du CNRS lui-même, Antoine Petit. Elle diffère aussi de la précédente par le titre, l’ajout de plusieurs coordinateurs, la suppression des illustrations, l’ajout de plusieurs chapitres, pour s’intituler désormais : Sexualité, identité & corps colonisés (sous la direction de Gilles Boëtsch, Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sylvie Chalaye, Fanny Roblès, T. Denean Sharpley-Whiting, Jean-François Staszak, Christelle Taraud, Dominic Thomas et Naïma Yahi).

Dans le titre, Sexe devient Sexualité, plus abstrait, donc plus conforme à une ambition théorique ; race devient identité, ce qui décèle que l’identité reste définie au prisme de la race ; enfin, colonies devient corps colonisés, allusion à la biopolitique selon Foucault, pour qui l’oppression du Pouvoir s’exerce sans médiation sur la « vie nue ». En somme, le nouveau titre euphémise la crudité du précédent et se pare d’une abstraction jugée scientifique. La suppression des illustrations controversées contribue à faire changer le genre de l’ouvrage, du livre d’art à l’ouvrage collectif qui se présente comme un manifeste théorique. Parmi les coordinateurs, Pascal Blanchard, simple chercheur associé, mais aussi journaliste et co-dirigeant d’une entreprise de communication, cède la première place à Gilles Boëtsch, ancien Président du Conseil scientifique du CNRS.

Dans son avant-propos, Antoine Petit épouse sans réserve les thèses développées dans l’ouvrage et emploie scrupuleusement le langage de ses commanditaires. S’il traite de la race, c’est avec une réserve apparente : « Bien que le concept de « race » n’ait pas de réalité biologique chez l’humain — ce n’est donc pas un objet scientifique pour ce champ disciplinaire — il a une réalité sociale et il va remplacer la hiérarchie de classe dans le monde colonial. »   . Retenons donc que la race n’a pas d’existence biologique (l’expression « ce champ disciplinaire » renvoie vraisemblablement à la biologie), mais que ce « construit socio-historique » reste par là un objet de science parfaitement légitime : « La ’’race’’ devient la nouvelle grille de lecture du monde sur laquelle s’intègre la grille du genre, et qui s’articule à la hiérarchie homme/femme »   .

Cependant, sous couleur de déconstruire le racisme colonial, le discours décolonial en reconduit les catégories, en prétendant les récuser, mais en se contentant de les inverser. Ainsi, la race demeure objet du discours racialiste dont Antoine Petit ne conteste aucunement la teneur : « L’étude des « races » […] constitue le cœur de l’organisation de l’ordre sexuel colonial »   . Ainsi la colonisation est-elle associée à une domination sexuelle, évidemment masculine : « Dans le cadre de sociétés très hétéronormées et androcentrées, la colonisation reste toutefois une entreprise matériellement et symboliquement masculine »   .

Les passages métaphoriques entre race et sexe, sans cesse récurrents dans l’ouvrage sont ainsi légitimés. De même que le vocabulaire caractéristique de la mouvance décoloniale et déconstructrice : par exemple, hétéronormé ou androcentré, hasardeux composés gréco-latins, valent plutôt comme des signes de ralliement que comme des concepts, puisqu’ils ne sont définis que par leur valeur péjorative. Christelle Taraud confirme cette veine polémique : « La colonisation a d’abord été un acte de force. Cette domination virile qui s’exerce d’emblée établit une relation d’équivalence entre la conquête des territoires et la possession des femmes. L’objectif était d’envoyer un message clair aux hommes vaincus : ’’nous avons maintenant le pouvoir de nous installer dans le sexe et le ventre de ‘vos’ femmes’’»   . Voici un échantillon de la réflexion théorique de Christelle Taraud : « Seul le sexe est un invariant du rapport prostitutionnel. Tout le reste – le statut, le prix de la passe, la manière de faire, le lieu de prostitution, les prestations complémentaires – est soumis, selon les contextes et les époques, à des modifications plus ou moins sensibles »   .

La circularité des renvois récurrents de la race au sexe et du sexe à la race permet des substitutions qui identifient toutes les formes d’oppression dans l’unité d’un Pouvoir incarné par le mâle blanc violeur. Cette circularité reste omniprésente dans les textes identitaires, en application générale d’un principe assimilateur qui rapporte toute différence à une identité postulée.

Alors que la pensée rationnelle distingue pour articuler, la pensée assimilative multiplie les renvois d’un domaine à l’autre, qu’elle procède par métaphores ou transforme des analogies en intersections pour constituer des totalités identitaires. Cela engage à approfondir le propos récent de Carlo Ginzburg : « la banalisation du fascisme est peut-être (je dis bien peut-être) le résultat inévitable de la répugnance éprouvée face aux différences spécifiques, et à leurs implications »   .

La caution et l’exemple programmatique

La préface d’Antoine Petit commence par donner en exemple les recherches dont l’ouvrage recueille les résultats : « il s’agit d’un champ de recherche très prometteur » et « très interdisciplinaire »   . Elle se conclut ainsi : « La mise en partage de ces travaux, qui doivent être lus par tous, constituent [sic] un document incontournable de savoir sur des passés qui émeuvent, choquent et en tout cas interpellent »   .

Après cette caution (à valeur de directive) d’une tutelle prestigieuse, l’introduction des directeurs d’ouvrage peut tenir un discours promotionnel ; par exemple, en moins de vingt lignes, les expressions laudatives se succèdent pour faire admirer l’ouvrage   . Il est ainsi présenté comme un manifeste. L’ambiguïté redouble cependant quand les auteurs affirment que l’approche par l’intersectionnalité « permet de mieux appréhender les liens incontestables qui existent entre « race », nationalité, identité de genre et orientation, préférence et tendance sexuelle »   . A ce point, ces liens restent illusoires, car ils sont postulés sans nulle démonstration.

D’une part, on ne sait si race est une notion citée (et mise alors entre guillemets) ou un concept opératoire mobilisé dans le discours théorique, si bien que les dix préfaciers précisent que ce terme est employé « parfois sans guillemets dans l’ouvrage, selon les pratiques d’écriture et les choix des auteur.e.s »   . Ainsi, tantôt la race entre guillemets est dénoncée dans le discours colonial, tantôt elle est mobilisée sans guillemets dans le discours décolonial. Cette incohérence assumée ne serait-elle pas l’indice d’un double langage ?

Enfin, quel est le lien entre race et nationalité dans un monde où aucun pays ne définit la nationalité par la race (avec ou sans guillemets) ? Quel est le lien entre nationalité et identité de genre puisqu’en tout pays toutes les nuances sont représentées ? Pour les auteurs, le lien entre identité de genre, orientation, préférence et tendance sexuelle reste si incontestable qu’ils semblent renoncer à les différencier.

Ainsi, par son avant-propos comme par son introduction, ce manifeste entend prendre le leadership de programmes de recherche subventionnés, comme le projet Global Race, dont les attendus militants restent discrets dans les documents administratifs, mais le sont moins dans la vie politique, comme nous le verrons.

Antoine Petit n’est évidemment pas isolé, et d’autres décideurs, dans l’enseignement comme dans la culture, entendent favoriser activement le courant postcolonial. Ouvrant le 3 décembre 2019, au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), un colloque Images, colonisation, domination sur les corps, organisé par l’Association pour la connaissance de l'histoire de l'Afrique contemporaine (ACHAC), Olivier Faron, administrateur général du CNAM, finit son discours par ces mots : « Rêver, à mes yeux, sur cette question, serait d'imaginer des chaires de postcolonial studies qui manquent beaucoup à notre pays »   .

La pornographie scientifique

Les illustrations litigieuses auraient troublé la pureté théorique du manifeste, mais la pornographie n’a pas disparu. Elle a migré dans des chapitres nouveaux, notamment « Sexe interracial sur le web »   rédigé par Bernard Andrieu, qui a toute l’importance d’un produit d’appel, puisque l’ACHAC, co-détentrice du copyright avec le CNRS, le propose en téléchargement sur son site.

Pour les lecteurs qui auraient suivi les recommandations d’Antoine Petit, les commentaires seraient inutiles. Les autres me sauront gré de ne pas détailler ce faufilage d’anecdotes issues de la presse américaine spécialisée dans le porno. L’auteur ne manifeste de distance critique qu’à l’égard des féministes qui osent s’inquiéter de la « pornification » : « La fausse opposition entre érotisme et pornographie entretient encore les moralistes post-féministes comme Sylviane Agacinski, Nancy Huston et Michela Marzano dans la critique de la pornification généralisée: la subjectivité est ainsi refusée aux acteurs et actrices comme aux spectateurs et spectatrices en raison de ce qui seraient l’instrumentalisation de l’autre corps et l’assujettissement sexuel ». Il reprend ainsi l’argument des groupes anti-abolitionnistes comme le Syndicat des travailleurs du sexe (STRASS), dont les arguments ultralibéraux d’allure libertaire ne semblent pas toujours désintéressés.

Retenons simplement la conclusion théorique de ce chapitre : « Ce mélangisme Blanc/Noir, homo/hétéro, masculin/féminin, plus que l’échangisme, s’inscrit dans l’expérience même de l’utilisation de tous les orifices durant l’acte sexuel. Être doublement ou triplement pénétré simultanément ou alternativement, démultiplie les sentiments d’appartenance et d’abandon corporel. La perte de contrôle est augmentée par l’hybridation simultanée du corps. La posture (Sujet/Objet), le genre (Homme/Femme), la position (Positif/Négatif), font varier les modes relationnels, les rapports à soi et les possibilités d’être avec les autres »   .

Avec ses figures obligées, ce laborieux exercice à trous, formulé dans le langage d’une vague phénoménologie, entend retenir le lecteur par des figures de participation, et se poursuit ainsi : « Si le sujet cherche à devenir autre que lui-même, l’expérience sexuelle doit-elle être privilégiée pour l’hybridation identitaire? La confusion entre identité sexuelle et identité personnelle peut nous aveugler sur l’hybride sexuel car le queer et le genre s’inscrivent dans des renversements interraciaux, parfois complets, de postures, de positions et de rôles. En hétérosexualisant les homosexuel·le·s, ou en homosexualisant les hétérosexuel·le·s, le risque est de perdre la variation identitaire de l’hybride qui peut tout à la fois être métis·se, homo, bi, trans, hétéro selon la situation performative »   .

Cette casuistique fonctionne en multipliant ses propres catégories. Déliée de toute considération économique et éthique, la critique de la pornographie se réduit à supposer une violence contre la fluidité du genre, quand elle en vient à « hétérosexualiser » les « homosexuel·le·s », ou « homosexualiser » les « hétérosexuel·le·s ».

Cette mémorable contribution à la science, dont la lecture est intimée par le président du CNRS, laisse cependant ouvertes quelques interrogations. Elles touchent la méthode à tout le moins évasive, l’argumentation dont tient lieu un étalage énumératif de catégories peu définies qui fonctionnent comme des signes de reconnaissance plutôt que des concepts, les équivoques terminologiques, comme celle qui affecte performative, renvoyant aussi bien à la « performance » des acteurs, qu’à la performativité, notion de philosophie du langage que Judith Butler, à la suite de Jean Baudrillard, a empruntée à John Austin. La déconstruction revendiquée des « imaginaires coloniaux » semble appeler une telle phraséologie convenue.

Pour certaines idéologies, les relations sexuelles interraciales font l’objet d’une fascination horrifiée, puisqu’elles conduisent à abâtardir les races, selon les racistes biologisants – ou à affaiblir les communautés identitaires, pour les racistes sociologisants. Pour y parer, les lois de Nuremberg les ont proscrites. Plus près de nous, l’idéologue décoloniale Houria Bouteldja proscrit les mariages intercommunautaires dans Les Blancs, les Juifs et nous   et rappelle favorablement : « Dans les années trente, des militantes communistes noires de la section de Harlem demandent d’interdire les mariages interraciaux à l’intérieur du Parti »   .

Le soutien du CNRS au courant décolonial ne date pas d’hier et couronne une évolution continue, dont témoignent maints projets de recherches, thèses, séminaires et colloques, comme la journée d’études Défaire l’Empire au CNRS : Féminismes et critiques postcoloniales, tenue 29 juin 2015   . Le lecteur intéressé par le procès des « féministes blanches » et la condamnation du « racisme structurel » de l’État français pourra en visionner les actes   . Ils attestent du clivage racial qui s’est installé et théorisé, avec l’appui des tutelles.

Il affecte la Recherche comme l’Université, où des mastères comprennent des enseignements « Genre, race et classe » (Paris I). Certaines descriptions de chaire sont particulièrement éclairantes, comme aux Beaux-Arts : « Le queer, comme point de départ d’un positionnement artistique, politique et théorique, trouble les dualités et les oppositions binaires. Il permet de mettre en évidence la violence du régime politique de l’hétérosexualité et son articulation avec les oppressions de genre, de race et de classe ».